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01 - Salaire : Honte à la FFSA ! Se préparer !

9 avril 2005

Chaque année, en application de la loi, la FFSA réunit les fédérations syndicales pour négocier les Rémunérations Minimales Garanties (RMA). C’est le 8 avril que cette réunion a eu lieu en l’absence remarquée de Germain FEREC, président de la commission sociale de la FFSA

La première partie a porté sur les RMA des inspecteurs.

En préalable, notre organisation syndicale a fait remarquer une nouvelle chute des effectifs commerciaux notamment chez les Producteurs salariés de base (PSB) et les Echelons Intermédiaires (EI). L’effectif global, toutes sociétés confondues et inspecteurs compris est, en 2003, de 18 500 contre 19 100 en 2002 et 21 800 en 1998.

Nous avons fait remarquer que l’augmentation du nombre de cadres provenait d’une pratique en fort développement consistant à nommer cadres des EI « performants » en production. Cette pratique, en plus de fausser les statistiques, remettait en cause les conventions collectives.

Nous avons donc réclamé le respect des conventions collectives. La CGC et le CFTC se sont associées à notre demande.

Sur les RMA inspecteurs, à l’instar de ce qu’elle a « offert » le 4 avril pour les personnels administratifs, la FFSA a proposé une augmentation de 2 % si signature et de 1,8 % sans signature.

En cas de signature, les RMA des inspecteurs seraient les suivantes :

Classe 5 : 26 080 €

Classe 6 : 34 430 €

Classe 7 : 47 120 €

Sur les RMA des PSB et EI.

Sur cette question la FFSA a fait preuve d’un cynisme jamais atteint.

Tout d’abord nous avons fait remarquer que les Minima Garantis ou RMA des PSB et EI étaient, à ce jour, respectivement inférieurs au SMIC de 26,8 % et 12,3 %.

Si nous comparions ces RMA avec celle de la plus petite classe du personnel administratif (PA), la classe 1, l’écart est de -32 % pour les PSB et de -15,5 % pour les EI.

La FFSA a été incapable de justifier cet écart entre PA et commerciaux. Ecart encore plus important si on tient compte du fait que la durée hebdomadaire d’un commercial est en moyenne de 50h contre 35h pour un membre du personnel administratif.

Si nous nous arrêtons sur les salaires réels et que nous comparons le salaire du 1er décile (le 10ème salaire sur 100) nous avons le résultat suivant :

PSB : 14 802 €

EI : 18 486 €

Classe 1 du PA : 16 405 €

Le salaire du PSB est donc inférieur de près de 10 % à celui du classe 1 du PA déjà lui-même en voie de paupérisation.

Pour les PSB et les EI il s’agit d’un salaire pour 50h hebdomadaire. Si nous ramenions le salaire sur la base de 35h, nous aurions :

PSB : 10 361 €

EI : 12 940 €

Classe 1 du PA : 16 405 €

Soit, par rapport à un classe 1, -37 % pour un PSB et -21 % pour un EI.

Proprement scandaleux !

Le scandale est d’autant plus grand lorsque on compare ces niveaux de salaire à ceux des dirigeants des sociétés tel le patron d’AXA qui en 2004 a perçu, hors jetons de présence, avantages en nature et stock options, la modique somme de 2 798 157 € représentant une augmentation de 146,3 % par rapport à son salaire de 2001.

Lorsque nous regardons le salaire médian (50ème salaire sur 100) nous constatons que depuis 2000 il a évolué de 2,6 % pour un PSB et de -0,03% pour un EI, entérinant une réelle perte du pouvoir d’achat.

Enfin nous avons soulevé le développement de la rémunération en fonction des frais d’entrée des contrats (frais prélevés sur les sommes versées par le client) aboutissant de fait à une réduction des commissions et obligeant le producteur à mendier son salaire auprès de la direction de l’entreprise.

L’ensemble de ces « systèmes » de rémunération, lié au fait que la FFSA persiste dans sa volonté de ne pas appliquer le SMIC, se contentant de demander aux sociétés d’assurance de faire des avances du niveau du SMIC, c’est la notion même de salaire qui est remis en cause.

Pour notre part, nous avons réclamé l’application immédiate et sans condition du SMIC et l’ouverture d’une négociation sur les salaires réels au niveau de la branche à partir d’un vrai salaire fixe et de commission dès le premier euro de production.

Suite à nos violentes interventions, la gêne des représentants de la FFSA ne les a pas empêché de rejeter nos propositions. Pour la FFSA il n’est absolument pas question de négocier les salaires réels au niveau de la branche, les renvoyant entreprise par entreprise. Mais ce sont précisément ces négociations entreprise par entreprise, qui font des salaires la seule variable d’ajustement de la concurrence que se livrent les sociétés d’assurances, qui ont abouti à faire des commerciaux les salariés les moins payés de la profession.

Mais alors comment comprendre la CFDT et la CFTC qui ont considéré que la question des salaires ne pouvait se régler que dans le cadre d’une refonte complète des conventions collectives des PSB et EI et non dans celui des présentes négociations.

Nous avons rappelé à ces « syndicats » que si les salaires réels étaient aussi bas, que si le SMIC n’était pas appliqué c’est justement pace qu’ils ont signé des accords scandaleux dans les entreprises.

Honte à eux et à la FFSA !

Qui peut croire que ces syndicats auraient un comportement différent au niveau de la branche de celui qu’ils ont dans les entreprises !

Aujourd’hui, réclamer la refonte complète des conventions collectives a pour ces gens là, comme seul objectif d’intégrer et de « légaliser » dans le dispositif conventionnel, les pratiques des entreprises.

La FFSA a pratiquement répondu favorablement à la demande des trois fédérations CFDT, CFTC et CGT. Elle a même prévu un « début » des négociations pour le mois de juin. Gageons que la fin de ces « négociations » aura lieu en... août 2005.

Sur les Minima garantis (RMA), la FFSA a fait une véritable provocation « octroyant », sans signature d’un accord, une augmentation de 2 % portant les RMA 2005 à :

PSB : 10 890 €

EI : 13 040 €

lorsque le SMIC annualisé est à 14 278,80 €.

Pour FO la question des salaires devient plus que jamais la question centrale.

Les mois qui viennent vont devenir cruciaux pour les commerciaux.

FO appelle les producteurs salariés à se rassembler dans FO.

FO appelle d’ores et déjà les producteurs salariés à préparer la mobilisation.

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